C'est l'histoire d'un coup de foudre, de deux jours
sur une île arc-en-ciel où le sable est aussi doux
que ses habitants …
Terre en vue!
Comment dire la sensation éprouvée de voir la terre se profiler, grandir sous ses yeux, après des jours sur l'océan au fil des alizées… Voici venu le temps des cocotiers.
J'ai eu un crush phénoménal pour la Barbade… Peut-être est-il du en partie à ma frustration de n'y avoir passé que deux jours à peine. Y serais-je restée plus longtemps, les premières belles impressions auraient pu se charger d'autres sentiments…
Bridgetown
Quoiqu'il en soit, j'ai adoré l'île de Rihanna - notre hymne d'arrivée évidemment - pour ses couleurs d'eau, de sable, et de maison. L'architecture y est tellement graphique, tellement photogénique. Entre les grands bâtiments de béton et les petites cases de bois style Louisiane, le liant c'est l'arc-en-ciel. Tout y est couleur. Je serai curieuse d'y connaître le marché de la peinture…
Maintenant que j'ai vu un bon bout des Antilles, on retrouve tout cela dans d'autres îles, en particulier dans celle à l'influence américaine. Mais c'était la première terre et elle en a l'odeur particulière.
Le premier jour, j'ai visité Bridgetown, le centre ville et les marchés et puis je suis allée me perdre dans ses quartiers résidentiels où les bicoques colorées s'alignent comme des guirlandes pour la rue. C'était juste avant le réveillon et chacune avait son lot de Père-Noël et de couronnes aux portes.
Odeur particulière.
Je n'avais pas d'a priori en bien ou en mal mais j'ai été surprise par l'amabilité des gens. C'est un pays pauvre, enfin avec d'énormes écarts de richesses. Comme dans toutes les Caraïbes où, sans cesse, les resorts et yachts des milliardaires côtoient les cabanons de tôles et les petites barques des pêcheurs. La différence saute aux yeux. Et pourtant, alors que je me promenais les gens voulaient que je les prenne en photo, pour rien, comme ça, pour le souvenir que j'aurais d'eux. Ce n'est pas quelque chose qui me soit arrivé souvent… parfois au Kyrgyzstan. Je n'aime pas trop photographier la population, je suis toujours dans la gêne voyeuriste même si j'ose parfois. Mais sur demande, quelle aubaine! La photo indécente devient échange et conversation, chacun se quitte heureux.
Voilà la Barbade qui me reste, un arc-en-ciel et des sourires, comment ne pas l'aimer?
Night light
Le soir nous sortons à quatre en ville manger un bout, boire quelques verres, tester les vibes de la night in Bridgetown. C'était une soirée rigolote entre bouisbouis et café à touristes - le "Waterfront café" bien renommé "café du gros colon". Nous avons d'abord bu un coup dans des petites cabanes du centre ville en regardant les Barbadiens jouer aux dominos avec la même ferveur que les Cap Verdiens jouaient à leur genre de belote à 52 cartes. Chaque pose de pièce est une démonstration de force! Comme ça dans la rue, ils parient seulement la tournée à boire mais il y a des lieux…
D'ailleurs, je crois maintenant connaître le nom et les règles de leur "belote" du Cap Vert après mon passage à New York. Si c'est le même et ça y ressemble bien, ça s'appellerait le Spade - le Pique en français - car l'atout est toujours Pique. Tu paries avec ton partenaire sur le nombre de plis que vous allez faire. Les cartes n'ont pas de points, seuls les plis comptent. C'est assez marrant à jouer mais moins intéressant que la coinche faut quand même pas pousser mémé dans les orties!
Ensuite nous avons dégoté un petit rade pour manger des barquettes de poulet-patates en sauce -plutôt bonnes et si peu chères… - dans une arrière salle un peu glauque garnie d'anciens fauteuils de cinéma et de tout un attirail de son. A notre sortie, nous déambulons un peu et Cédric, observant un Barber Shop dans l'idée qu'il faudrait qu'il y aille un de ces jours, s'est vu ouvrir la porte du salon à 22h... Ils travaillaient encore. Les gars - des puristes absolus de leur affaire - ont mis plus d'une demi-heure à couper ses cheveux et la barbe, et il n'en a quand même pas tant que ça… On est à l'échelle du nanomètre pour la coupe à ce stade, ça rigole pas! La soirée s'est terminée au concert pour blancs du café du gros colons, autour de ti-punch et autres cocktails. On a failli rentrer à la rame parce qu'Honda est très capricieux sur Pikou Panez mais d'autres voileux ont eu pitié de nous et nous ont tractés. C'était seulement la deuxième fois après le pêchou sympa de la veille!
Huntes Gardens
Petit mais vraiment très joli. Pour l'atteindre ça a été toute une aventure avec Vennec! On est d'abord partis à la mauvaise station de bus - ce n'est pourtant pas faute d'avoir demandé - ensuite, enfin parvenus à la bonne, il n'y avait un bus seulement pour l'heure d'après. Du coup, nous avons marché jusqu'à la gare routière des taxis collectifs et là nous avons attendu encore bien 30 min! Bref, un petit périple pour un petit écrin de verdure. Rien de renversant en termes d'espèces, mis à part cet ensemble de palmiers royaux, ode végétale à la verticalité. Mais c'est un beau jardin : chaque espace - terrasse, banc, passage - est une belle et originale composition de plantes, un joli fouillis bien pensé. La musique douce en fond sonore participe de son charme, un très bon moment.
Nuit en mer
Et puis voilà la Barbade c'est déjà fini, on envoie les derniers messages sur le wifi d'un bar et on appareille. Nous devons maintenant rejoindre la Martinique où femmes et enfants des équipiers sont attendues. On rempile donc pour une nuit en mer. Et elle est franchement pas désagréable! Bon vent, pas trop de mer et enfin on sort la grand voile! Car finito le vent arrière, cette fois-ci il est de travers et on gite gentiment sous le ciel étoilé à la place du roulis incessant. C'est fou comme ça peut faire du bien!
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