Chez Charlotte, au Hamac Camp ou à l'Happy Hippie House,
sur Karukéra l'habitat c'est toujours plus que ça!
Il signifie aussi amitiés, explorations, fêtes ou découvertes...
Chez Charlotte ♥
Merveilleuse petite Charlotte qui m'a accueillie chez elle bien plus longtemps que prévu avec un naturel et une générosité parfaite! Une jolie rencontre du voyage qui en a amené d'autres... Quelle chance! Charlotte me laisse conduire sa voiture, me servir de sa machine à coudre ou de sa machine à laver. Quand ses amis, Youena et Franck, arrivent de métropole, pas de problème pour que j'investisse le canapé. J'ai un double des clés, elle m'invite à la fois partout tout en me laissant une liberté absolue. Pour moi la perle de Couchsurfing*!
* Couchsurfing est un site internet qui met en relation une communauté de voyageurs
et de personnes prêtent à les héberger à travers le monde.
Il est basé sur la gratuité, la rencontre, l'échange et le partage.
Charlotte habite à Pigeon, en bas de la route de Birloton. Tout en haut de la route se trouve le Hamac Camp où j'irais passer quelques nuits par la suite. Elle est donc à 5 min à pied du club de plongée et de la petite zone commerciale avec boulangerie, supermarché, pharmacie, laverie et à 20 min de la plage de Malendure.
On passe ensemble également quelques apéros ou repas chez les voisins à la réserve de rhum impressionnante! Je rencontre son amie Léa, orthophoniste comme elle, dont le frère est en vacances chez elle et un peu plus tard les parents. Il y a également son compagnon Cédric, un guadeloupéen bien du coin. Et puis arriveront Youena, une amie d'enfance, avec son copain Franck. Les deux sont très chouettes et nous partagerons de super moments.
Avec tout ce petit monde d'amis et de famille nous boirons beaucoup de ti-punch au rhum Bologne sur la terrasse dans les chaudes soirées guadeloupéennes. Enfin certains souffrent quand même du froid par 25°C et sortent le plaid... Sacrée Charlotte tropicalisée!
La coïncidence rigolote de " Oh comme le monde est petit!", c'est que Charlotte vient de... Questembert! Du moins, elle a fait son collège là-bas car elle habitait à Rochefort-en-terre (QG actuel des amitiés des parents). Ensuite, elle a déménagé à Redon (où papa avait son bureau). Youena et Franck habitent encore eux aussi à Redon. Je leur donnerai donc quelques affaires à ramener pour moi dans leurs bagages!
Je découvre pas mal le coin avec elle car elle m'emmène à un concert au Plézi, bar de Pointe Noire en bord de rivière à l'ambiance sympa. Je découvre aussi les soirées Gwo ka - ou tambour - du jeudi sur Malendure ; une institution dans le coin. Charlotte ne démord pas que celui du jeudi est bien mieux que celui du dimanche, plus touristique. Le Gwo ka c'est donc un concert de 21 h à minuit de ce genre musical typique de l'île, né pendant l'esclavage. Le groupe de musicien est essentiellement composé de tambours mais aussi de maracas et autres percussions. Il y a le tambour principal qui joue le rythme central et qui s'adapte au pas des danseuses et danseurs qui viennent un à un sur la piste. Beaucoup de rythmes sont accompagnés de chants.
Hamac Camp
Un petit paradis dans la jungle qui coûte 20€ la nuit, un satellite de planète Bouillante à ne pas rater si l'on aime camper. Situé sur Pigeon, à environ 2 km tout en haut de la route de Birloton (la même que Charlotte) Hamac Camp c'est deux carbets - abri de bois ouvert - construits dans la forêt par Anne & Dominique à quelques centaines de mètres de leur habitation. Ce sont les anciens propriétaires du centre de canyoning Canopée basé à Malendure, je profiterai donc de leurs précieux conseils randos-cascades du coin!
Je tombe amoureuse de l'endroit... Parce que je m'endors et que je me réveille aux bruits de la jungle. Parce que je suis seule en nature mais avec tout le confort nécessaire. Parce que je profite tranquillement d'une petite retraite solo travail & lecture entrecoupée de jolies balades les pieds dans l'eau. Parce que je bois mon café en regardant les gouttes rouler sur les grandes feuilles de monstera deliciosa et les rayons du soleil percer la brume laissant quelques pans des collines vert intense apparaître. Parce que je vis sans mur, prends mes douches en cascades et lave ma vaisselle à l'eau de rivière, vue immense sur la forêt tropicale.
Sous mon carbet, il y a une table, deux bancs, deux plaques de cuissons avec le nécessaire vaisselle de base (torchons, cafetière, poêle, assiettes,...), nécessaire cuisine (huile, vinaigre, café, épices...) et deux glacières (une froide, une sèche). Il y a de l'électricité via un plafonnier et une rallonge, et enfin des hamacs avec petit coussin et duvet. Je n'avais jamais dormi toute une nuit en hamac. Ce n'est pas très pratique et il faut pas mal gigoter pour bien s'installer mais après c'est parfait! Je suis étonnée que ce soit si confortable, même après plusieurs jours.
douches en cascades
Depuis mon hamac, sur les indications de mes hôtes bienveillants, je pars les matins visiter les rivières et cascades du coin En effet, le Hamac Camp est situé sur un promontoire le long duquel s'écoule l'Espérance et la rivière Bourceau. Vu que l'eau de la douche du campement est captée dans celles-ci, autant "se laver" à la source. Ici : personne. Ces petits sentiers ne sont pas balisés voire pas du tout référencés sur les cartes. Il faut aimer patauger dans la rivière, moi et les lianes, en amont ou en aval jusqu'à la belle cascade attendue. Parfait programme. J'adore. J'ai tout le temps dont je rêve... pour photographier en illimité, marcher sur la mousse et me baigner nue dans la fraîcheur de la jungle. J'ai bondi sous la pluie, escaladé sous les gouttes, revenue aux origines du monde et de mes jeux d'enfant. La Dominique me renvoie de vieilles images en miroir. Je me joue à la fois Jumanji, Jurassic Park, Jane sans Tarzan ou Katniss Everdeen. Pour les plus fins connaisseurs, L'enfant du Gardon fait aussi partie des références évoquées ...
L'espérance, twice
Je suis allée au pied et au top de cette cascade de 50 m qui n'a pas un très gros débit et retombe avec un effet voile de mariée, en fines gouttelettes. Ce fut l'occasion de deux balades sympas. Pour atteindre le bas de la chute, on descend rapidement à la rivière depuis la route, ensuite cela prend une trentaine de minutes pour en remonter le cours et parvenir à un petit bassin qui s'enfonce tout de même jusqu'à la taille par endroit et permet un bonne trempette. Pour atteindre le haut il faut poursuivre la route goudronnée jusqu'au départ des randonnées un peu plus loin et emprunter le sentier menant au Piton de Bouillante pendant environ 20 min (grosse bouillasse s'il pleut). A un embranchement à flan, bifurquer à gauche et descendre à la rivière. Celle-ci est particulièrement belle en ce lieu, avec un enchaînement de petites cascades et bassins avant le grand saut. Je m'amuse bien entre baignade-escalade-glissade, la pluie et le soleil se disputent la partie mais je suis protégée par la canopée. Je manque vraiment de m'exploser la tronche sur les rochers en voulant faire du toboggan dans l'une d'elle un peu plus haute, ambiance canyon (elle est d'ailleurs équipée) mais pieds nus en culotte c'est moyen... J'arrête donc mes petits jeux dangereux, je pense à ma rotule perdue et me rappelle que je suis relativement loin des premiers secours, absolument seule et pas prête de voir quelqu'un débouler.
Bourceau avec Youena & Franck
J'invite Youena & Franck pour explorer la rivière Bourceau et sa fameuse cascade de Birloton. Elle est en contrebas du campement ; assez connue le chemin est sec & bien tracé. Très vite nous arrivons à la rivière, juste au dessus de la cascade. Il faut traverser le cours d'eau pour continuer le sentier qui mène à un départ de corde à noeud sur la droite. On pourrait descendre sans elle mais elle offre un bon appui car c'est abrupt. La chute d'eau est vraiment jolie, avec un énorme rocher en haut qui en obstrue partiellement le cours, un grand bassin couleur bleu émeraude dans lequel on peu véritablement nager. Le débit est assez puissant ici : massage garanti. Nous explorons ensuite l'aval de la rivière ; jungle sauvage, il allie gros rochers et petites cascades pour finir dans une sorte de canyon réduit aux parois pourpres ruisselantes d'eau également. Nous n'irons pas plus loin car plus de passage à sec possible et nous avons d'autres projets au menu de cette journée.
Happy Hippie House
Je quitte le Hamac Camp pour l'Happy Hippie House, une auberge de jeunesse. Volonté de retrouver du monde, changer d'ambiance, voir au delà de planète Bouillante. J'ai la voiture et je compte en profiter.
La perle, nostalgie d'enfant
Je veux revoir la plage de la perle qui m'a laissé des souvenirs indélébiles de ces quelques jours de vacances d'hiver au soleil, il y a vingt ans. Ça me rend vieille! J'en avais neuf, comme Guénolé que l'on avait emmené avec nous, Mathilde deux et Marie quatorze. C'était seulement de petites vacances il y a bien longtemps. Mais elles se sont imprimées et leur puissance nostalgique me surprend à la vue de la plage... Je me souviens précisément de nos jeux dans les rouleaux qui faisaient notre peur et notre bonheur, de nos explorations sous-marines, de notre sortie cachalots, de nos occupations dans la pente au soleil - lancers infructueux de parachutistes playmobil & sac plastique - des chèvres en liberté, des cocos fraîches au matin, du pyjama de Marie, du chat recueilli, du flirt de Mathilde avec le petit voisin - leur discussion mystérieuse par dessus le mini parapet de béton, de cette route qui s'inclinait, plongeait vers la mer... Je reste un moment à observer le majestueux couchant. Puis je tourne en voiture pour la retrouver cette route que j'ai derrière les yeux et que je sais exister derrière la plage. Je crois que c'est elle mais sans certitude : soit que mon souvenir est faussé, soit que beaucoup de choses ont changé. Je suis à la fois émue et déçue. Je la devine sans y être tout à fait.
Enfin je repars en quête de mon lit du soir.
Happy Hippie House
C'est une grande maison blanche dans les alentours de Sainte Rose. La nuit est bien tombée quand j'y arrive et elle apparaît éclairées dans toutes ses guirlandes biscornues et colorées. On me fait bon accueil, souriant, un brin éthéré. Les locaux sont ceux d'une maison classique réarrangée en auberge de jeunesse. La cuisine est actuellement occupée par une bonne dizaine de personne en train de préparer du beurre de cannabis pour le repas festif du lendemain. Il me semble que j'ai de nouveau fait bonne pioche pour un lieu bonne ambiance et détente. A moins qu'il n'y ait que ça sur cette île!
Je discute tranquillement et projette déjà de rester une nuit de plus, ne serait-ce que pour ne pas manquer "la fête". Chaque soir sera une joyeuse composition de discussion et d'enfumage, délicat éveil et apaisement - abrutissement peut-être aussi ? - de l'esprit. On peut dire que cette auberge porte bien son nom et qu'elle sera une douce acclimatation à mes trois jours sur Marie Galante ou l'enclave jamaïcaine.
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