Sur prétexte de la fête de l'Indépendance du pays,

nous venons retrouver un bateau copain pour jeter un coup d’œil

sur l'extrême sud de l'archipel des Grenadines...

Depuis Canouan, descendre d'une traite fait une petite trotte. Nous faisons donc une courte escale sur notre route à Carriacou. A notre arrivée, surprise! Je repère au mouillage un bateau qu'il est très jaune bien connu! Je saute dans l'annexe pour aller faire un coucou à Vennec, Agnes et Bleuenn. C'est si chouette de se revoir là, de papoter avec les filles que je n'ai pas vu depuis le Cap Vert, de s'échanger nos itinéraires et partager nos impressions!

Ensuite, c'est avitaillement, voici plus d'une semaine que l'on est parti de Martinique et il faut renflouer les stocks. Tyrell Bay sur Carriacou est une escale pratique car on y trouve un chantier naval et un supermarché à deux pas de la plage. Ceci-dit l'influence américaine se fait sentir et nous trouvons dans les rayons nombre de produits insolites. Je milite avec Robin pour l'achat de cet énorme pot de cacahuètes tandis qu'Alexandre Pistache reste sur ses basiques. Jelly & jerky à profusion mais quasiment aucun fruits et légumes. Ceux-ci s'achètent plutôt en production locale sur les petits étals de bord de route ce qui n'est pas plus bête. 

 En entrant ici, nous avons aussi changé de pays, il faut donc repasser aux douanes et c'est le capitaine qui s'en charge.  

Le temps d'une journée nous visitons les abords immédiats de l'île et les plages de la pointe nord qui ferme la baie. Courir dans les collines avant de tomber sur une plage isolée, entrer nue dans l'eau tiède, faire la planche en regardant les nuages cerclés de lumière et le vol des pélicans. Plaisir d'une croisière aux Antilles. 

Et nous y voici! Juste à temps pour la fête de l'indépendance. A raison de 10$ chacun la nuit, nous en prenons 4 au port, histoire de prendre le temps de profiter. Cette marina est topissime! Bar, piscine, jardin... et les douches sont des palaces. Jamais vu ça. Si seulement Mathilde était là! Au diable l'Irlande, la Bretagne et la côte Atlantique, c'est à St George qu'il faut naviguer les parents! Un peu excentrée du centre ville, il faut cependant à peine quelques dollars et 5 min en guagua - taxi collectif - pour y accéder.

Surnommé "l'île aux épices" pour sa production de noix de muscade, cannelle, macis, clou de girofle, gingembre, etc, etc. Nous n'avons pas vraiment pris le temps de visiter ses installations qui doivent pourtant être fort intéressantes. Car pour nous Grenade fut plutôt party que spicy island...

La ville est belle, style colonial coloré, vivante. Je retrouve l'ambiance de la Barbade. La vielle pierre noircie des forbans mariée aux couleurs acidulées : Jack Sparrow déguisé en arlequin. Pour les 45 ans de l'indépendance, des fanions aux couleurs nationales pavoisent aussi les rues. Le 7 février donc, nous retrouvons l'équipage d'Avalon, Pierre-Yves & Yohan, pour déjeuner ensemble et assister aux célébrations de l'Independance Day. Croisés une quinzaine de minutes, en même temps que Robin, sur les flans du Monte Gordo au Cap Vert, nous sommes restés en contact à coup de photos randos sur WhatsApp. C'est drôle de donner rendez-vous 2 mois plus tard à des presque inconnus sur une nouvelle île encore!

Du centre ville nous suivons les différents cortèges militaires - sous une grosse averse - jusqu'au stade. Avec Norah nous sommes très vite lassées de ces démonstrations de changements de genoux et on lève le camp rapidement. Mais le soir venu, les gars d'Avalon nous rejoignent pour faire la fête et c'est à notre tour de shaker les g'noux dans le cockpit.

Le lendemain nous partons randonner dans l'intérieur de l'île avec Alexandre. Après plusieurs mini bus bondés, nous voici à Grand Etang Lake, départ de la marche. Elle débute par l'ascension du Mont QuaQua sur un sentier de crête, la végétation variée mais assez basse nous offre de belles vues sur les collines alentours, les versants ouest qui plongent en mer et le lac dans notre dos. Après le sommet, nous descendons dans le lit d'une petite rivière. S'ensuit un passage technique où l'on perd un temps la trace du sentier. Je me pète magistralement la gueule dans le ravin et dois batailler dans les bambous et les branches pourries à cœur pour remonter sur le "chemin"! En bas de la descente en corde facile, nous rejoignons la rivière principale qui nous mène aux Concord Falls cachées dans la jungle. On fait un plouf dans l'eau bien fraîche avant de fuir l'armée de moustiques prête à dégainer! 

Nous passerons encore quelques moments sur l'île dont beaucoup à exploiter le wifi de la marina  mais aussi à lire à la plage, courir les collines ou boire un café en ville. Cette dernière sortie renforcera mon sentiment que nous sommes vraiment des hérétiques en France comparé à beaucoup d'autres pays. Car, ayant choisi un dimanche, toutes les maisons du Christ - rédempteur, réssuscité, rereressucité - sonnaient les cloches mais les petits cafés mignons prévus avaient portes closes...

Après ces jours de repose, il est temps de remonter l'alizé pour visiter Union : dernière escale des Grenadines à bord du Daou Vreur pour moi. De là-bas,  j'espère attraper un ferry qui m'emmènera à Saint-Vincent d'où je volerai pour New York.