Mexico City l'éclectique

Trois semaines aux  Estados Unidos Mexicanos

qui débutent par trois jours à Mexico City,

capitale protéiforme à l'image de son pays :

chantante, colorée, verdoyante, sereine, animée

arrivée timide

Me voici à Mexico et j'ai encore 48h devant moi avant que les parents ne débarquent. Je passe une grande partie de mon temps à l'hôtel parce que j'ai réellement besoin d'atterrir : faire la lessive, le point sur mes affaires, dormir et surtout entretenir le blog. Il me faut du calme et du rien pour intégrer les six derniers jours. La fin des Caraïbes en bateau-stop, mon passage à New York en solo et le début du Mexique en famille… Trois destinations, trois ambiances complétement différentes et les émotions avec. Tout ça en moins d'une semaine ; pas facile de rester synchro. Je garde donc Mexico encore un peu à distance derrière les fenêtres de l'auberge tout en compilant photos et souvenirs du mois passé pour avoir le temps de digérer et me mettre à la page.

 

Infaisable néanmoins d'ignorer tout à fait la ville pleine de promesses, et de presque 9 millions d'habitants - ce qui en fait la plus grande d'Amérique du Nord - qui vibre derrière les murs de la Casa María. Je m'aventure aux alentours immédiats. L'auberge est située en plein cœur de la capitale, à une centaines de mètres du Zócalo, la place de la Constitution : une immense esplanade encadrée par des bâtiments anciens, la cathédrale et le palais national.

 

Je mange mon premier repas mexicain en surplomb de celle-ci et j'y admire les danses à plumes qui s'y produisent le weekend. Les concheros pratiquent la danse rituelle, manifestations syncrétiques des cultes préhispaniques avec le catholicisme populaire. Bien que l'on puisse croire qu'ils soient là juste pour les touristes, ce n'est pas la réalité. Selon mes lectures, cette pratique illustrerait avant tout leur volonté de témoigner leur histoire et perdurer leur culture. Le rituel a beaucoup évolué et diffère selon les groupes mais l'ensemble est toujours très impressionnant pour l'ignorant!

Je participe également à une visite guidée dans le centre avec la petite équipe de voyageurs de l'hôtel - l'architecte polonaise, le skipper grec et l'étudiante allemande. C'est franchement sympa et je pourrais emmener les parents. 

Retrouvailles

Je suis survoltée de les revoir après ces quatre mois si remplis! Nous nous retrouvons à l'aéroport d'où ils sortent en dernier en raison des galettes bretonnes dans leur valise… Heureusement ils passent sans qu'elles ne soient confisquées, maman ayant amadouée l'agente avec ses castagnettes. Elle avait déjà réussi à importer un reblochon coulant au Canada, ce qui est hautement interdit mais elle faisait semblant de ne pas être au courant. Bref, nous sommes joie et nous rentrons au parfait AirBnB dont j'ai récupéré les clés cet après-midi. Spacieux et bien décoré, il est situé au sud-ouest de la ville, dans le calme et verdoyant quartier de Condesa. 

Ce coin de Mexico, comme d'autres, regorge de parcs entourés de belles maisons cachées par les jacarandas et les micocouliers des rues ombragées. Ambiance jungle feutrée au cœur de la ville. Des galeries d'art et des casa de café jalonnent la zone résidentielle autant que les fontaines. C'est riche c'est clair. Mais c'est nettement plus agréable et serein que d'autres quartiers hors de prix européens. 

quartiers, musées, café

Nous visitons le cœur de la ville à commencer par le parc Alameda et le palais des beaux arts à son entrée. Le poids de celui-ci est si important qu'il s'enfonce petit à petit sur ses fondations. Son style intérieur art déco comprend d'impressionnantes fresques de Diego Rivera. Etonnamment modernes, elles semblent sorties d'une bande dessinée de science fiction actuelle. Nous enchaînons avec un tour à la poste centrale dont l'imposant double escalier fait la renommée. Nous traversons la casa de azulejos datant du 18ème siècle et qui abrite aujourd'hui entre ses colonnes un restaurant. Puis nous passons un certain temps à l'intérieur de la galerie d'artisanat mexicain - gratuite - du musée de Iturbide. Nous finissons notre tour sur le Zócalo et son imposante cathédrale. Beaucoup d'architectures s'entrecroisent et se côtoient dans la capitale, c'est étonnant et, malgré quelques ratés, assez charmeur.

Le midi nous déjeunons un ceviche sur une terrasse de restaurant de rue dans le quartier de Coyoacán. Mexico est proprement immense et chaque quartier vaut pour son ambiance propre, ses petites particularités. Coyoacán est réputé pour sa fontaine aux deux coyotes, sa tranquillité et son côté "arty". On y trouve nombre galeries, le musée de l'aquarelle, la maison de Trotski et celle de Frida Kahlo et son mari. C'est cette dernière que nous prenons le temps de visiter sans regrets. Frida, artiste peintre mondialement reconnue, icône de liberté et de féminisme a toujours cultivé un certain décalage à la société. Sa vie marquée d'accidents et de maladies, d'un mariage apparemment passionné avec Diego Rivera (le monsieur des fresques) et de très nombreuses autres relations amicales ou amoureuses est un véritable roman.

Nous profitons des rues fraîches et calmes en marchant à travers notre quartier de Condesa, puis de Roma Norte à sa suite.  Un café puis nous prenons un taxi pour le sud et Xochimilco, la "Venise" du coin. Ce quartier ouvrier comporte tout un réseau de canaux, derniers vestiges d'un vaste réseau de transport maritime construit par les Aztèques. Les trajineras, grandes barques multicolores à fond plat déambulent pour promener les touristes au fil de l'eau, entre les propriétés fleuries. D'autres embarcations nous abordent pour vendre de la nourriture ou une animation musicale. Certes c'est beau et agréable mais c'est lent : j'aimerais secouer un chouilla notre perche-man pour qu'il s'active… Bref c'est exactement comme si vous embarquiez sur une gondole à Venise : ça coûte un bras pour un joli cliché touristique. 

Le soir, nous repartons dans le centre  avec ma mère pour grimper les 183 mètres de la Torre Latinoamericana et profiter d'une vue à 360° sur la tentaculaire cité cernée de volcans dans le soleil couchant.

 

Aujourd'hui, il ne reste pas grand chose de l'ancienne Tenochtitlan construite par les aztèques - en grande partie détruite par les espagnols - si ce n'est quelques bâtiments, le plan de la ville, les canaux et des fouilles en cours. Au cours de ses sept siècles d'histoire, la ville a beaucoup changée et subit diverses influences. A présent, elle donne à voir des quartiers à l'identité forte, des édifices coloniaux magnifiques, de nouvelles constructions modernes qui s'intègrent à leur tour dans ce melting-pot du bâtiment. Nous n'en avons saisi qu'un infime partie mais c'est une ville résolument verte et colorée ; hétéroclite, surprenante, vraiment très agréable à visiter.

 

Mathilde arrive tôt le matin du 27 février. Quelques heures plus tard, nous repartons pour l'aéroport direction La Paz. Toujours au Mexique mais à 1200km de là en Baja California.

Les images

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