Yucatán, une autre péninsule.
A l'opposé de la Baja, elle est tout autant particulière!
Villes modernes multicolores et anciennes cités mayas,
Plages de rêves et magiques cenotes…
Guadalajara, courte escale
Avant le Yucatán, nous faisons halte à Guadalajara, capitale de l'état de Jalisco, forte de plus de quatre millions d'habitants. Située à environ 500 km de Mexico, elle est le pôle économique et culturel de l'ouest du pays. Nous irons visiter le très chaleureux et animé quartier de Tlaquepaque.
Artisanat, galeries, soupe du marché. Savoir faire, sens de l'esthétisme et recherche culinaire. Les mexicains sont doués et nous font bon accueil. Il fait beau et fleuri sur la place des hautes cathédrales qui se dressent un peu partout. Beaucoup d'animation sous les kiosques tandis que les enfants courent le pavé au milieu des bulles, avions de plastique à la main.
Normalement, je devais quitter les parents là. Je ne sais pas bien pourquoi j'avais prévu ça : ces quelques jours de battement sur Los Angeles avant mon départ pour Hawaï. Los Angeles, j'y suis déjà allée plusieurs jours il y a quelques années. Bien sûr, bien sûr, il me restait mille choses à vivre dans cette ville mythique. Cependant, je n'avais pas non plus adoré cette ambiance urbaine routière tentaculaire. L'arrière pays du Joshua Tree National Park me plaisait beaucoup mais cela signifiait location de voiture ou aventure compliquée en auto-stop. Alors que le Yucatan était à tout proche, tout organisé, tout en profitant encore un peu de la famille ❤ Changement de plans donc et go to Mérida!
Mérida, blanche ville
Ce nom lui vient de la prédominance de la pierre calcaire - blanche - comme matériau de construction. Ville réputée pour sa calme atmosphère provinciale, c'est pourtant la plus grande de l'Etat avec plus d'un million d'habitants, ainsi que la capitale culturelle et financière. Enfin… calme. Tout est relatif. Mon père souffrant d'hyperacousie - une sensibilité accrue au bruit - on se rend vite compte que les mexicains sont loin d'être un peuple silencieux. La musique fait partie intégrante de la vie et de la rue avec les mariachis - bandes de musiciens jouant cette musique - ou les ogres de barbarie que l'on croise sans cesse.
Fondée en 1542 par Francisco de Montejo sur les ruines de l'antique cité maya T'ho, les pierres des cinq pyramides précolombiennes furent utilisées pour la construction de la cathédrale et d'autres édifices importants. La riche architecture coloniale est particulièrement bien conservée et plusieurs des anciennes portes du mur d'enceinte sont encore intactes. Il est donc très agréable d'arpenter ses rues toutes propres inondées de soleil, les couleurs pastels créant la beauté et la surprise autant que les élégantes arcades du passé.
En plus de ça, nous logeons dans un très chouette et bel hôtel, le Medio Mundo, pas bien loin du centre et au restaurant vegan - ces dangereux convaincus antispécistes (cf. Le Figaro, ma seule référence). Je suis vraiment impressionnée par les dons de décoration, d'esthétisme, de design et de savoir-faire des lieux que l'on visite. Les hôtels, restaurants, musées sont tous supers jolis! Matériaux nobles aux lignes modernes, plantes vertes débordantes, association de couleurs. Evidemment nous ne sommes que dans des lieux à forte influence touristique et bien riches à l'échelle du pays.
A moins d'être tout à fait obtus, chacun se doute des écarts sociaux de la région.
Il n'en reste pas moins que leur art et artisanat me semblent merveilleux.
Celestùn : pêche pêche pêche
Avant de parvenir vivants à Celestún, il a fallu intégrer la boîte de vitesse automatique. Apparemment, il n'est pas si facile d'oublier son pied gauche… Rigolez pas, on a réellement failli avoir un accident car freiner en pensant débrayer revient à piler au milieu de la route : ce qui est assez effrayant sur une double voie avec une voiture derrière soi, même à 50km/h.
Bon finalement nous voici devenus pilotes et nous contemplons les vagues aigues-marines du golfe du Mexique qui ourlent le sable ivoire de la plage. Sous quelques branches de palmes, nous sommes attablés devant "le meilleur repas du voyage" de la bouche de mon père et nous avons loisir d'observer les pélicans chasseurs solitaires et mouettes en escadrille.
L'après-midi nous faisons de nouveau un tour de barque après certaines réticences du padre qui ne voulait pas jouer de nouveau au promène couillon. Mais il a bien fait de se laisser convaincre car cette fois-ci la balade se révèle bien plus intéressante et animée.
Nous embarquons dans un petit bateau à moteur avec 2-3 autres personnes et nous filons à travers la lagune. Au programme : colonie d'élégants flamants roses, puis traversée de mangrove où dorment deux crocodiles la bouche ouverte, et c'est apparemment le moment de profiter d'une petite baignade dans l'eau saumâtre et insondable. Mais aussi nombreux autres oiseaux, iguanes, colonies de thermites et ratons laveurs plutôt dégoûtants!
jaune d'izamal
Après le blanc, le jaune. Izamal est de nos jours une petite bourgade sans prétention qui a la simple particularité d'être tout de jaune. Vers 600 pourtant, elle était un haut lieu de la civilisation maya précolombienne, site de pèlerinage auquel seul Chichen Itza faisait concurrence dans la région. Plus de 80 structures archéologiques importantes y ont été recensées dont deux énormes sont encore clairement visibles. Un peu à l'écart des circuits touristiques, il n'y a pas grand monde en visite. Nous faisons le tour du zócalo, la place principale, et du couvent Saint Antoine de Padoue. Puis un p'tit coup de calèche nous emmène au pied de la grande pyramide dédiée au Dieu Soleil, Kinch Kak Mo, qui s'élève sur 10 niveaux et dont la base occupe un hectare. C'est plutôt sympa mais il fait assez chaud et papa, qui ne se sent particulièrement pas bien depuis ce matin, manque de tourner de l'œil à midi! On s'affole un peu et je vais récupérer la voiture rapido. Heureusement à l'intérieur avec la clim et du repos, ça va mieux.
Mais pour ma mère et moi ce n'est pas fini les émotions pour aujourd'hui car quelques heures plus tard nous découvrons la magie des baignades en cénote… Mais c'est un autre article.
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